AccueilLe Monde du JJBA travers le monde"BJJ Globetrotters" : la plus grande communauté international du JJB

« BJJ Globetrotters » : la plus grande communauté international du JJB

Si vous suivez les comptes de Jiu-Jitsu brésilien (JJB) sur les réseaux sociaux, vous avez certainement remarqué le compte des BJJ Globetrotters, voire au moins les personnes qui s’y affilient. Et vous pouvez légitiment vous posez la question : Qui sont ils? Que font il?

Les fondations

Les fondations des « BJJ Globetrotters » reposent sur la création d’une communauté offrant une alternative aux affiliations traditionnelles du Jiu-jitsu brésilien. L’adhésion à cette communauté est ouverte à tous ; individus ou clubs. La seule condition est de partager et d’adhérer au message porté par BJJ Globetrotters. L’idée fondamentale de ce groupe est de promouvoir l’accessibilité et l’inclusivité dans le jiu-jitsu, sans égard aux distinctions.

BJJ Globetrotters a été fondé par Christian Graugart, originaire du Danemark, plus précisément de la capitale, Copenhague. Christian a commencé le grappling en 1999 et a obtenu sa ceinture noire en 2012. Animé par sa passion pour le JJB, Christian a entrepris un tour du monde pour s’entraîner dans différents dojos, visitant 56 académies différentes en moins de 140 jours.

Au cours de ses arrêts à travers le monde, il est confronté à une rengaine qui le dérange. Une sorte de mélodie de fond liée à la « politique » du jiu-jitsu. En d’autres termes, le système en place, comprenant les académies, les remises de grades, les protocoles, ne lui convenait pas. Il avait le sentiment que le monde du jiu-jitsu, à l’instar de nombreux autres arts martiaux, véhiculait un esprit tribal et commercial, où la loyauté envers un coach, une académie, des partenaires était essentielle.

Faisant face à cette constatation, mais sans vouloir entrer en conflit, il a cherché à proposer une alternative aux pratiquants. Des pratiquants qui ne se reconnaissent pas dans le système établi et qui aspirent à davantage de liberté.

L’esprit de communauté

Christian Graugart a créé la communauté « BJJ Globetrotters » pour rassembler tous ceux qui désirent s’engager dans le jiu-jitsu brésilien, sans distinction de race, de nationalité, de genre ou de culture. Grâce à son premier blog, il a pu réunir un certain nombre de personnes en accord avec sa doctrine et prêtes à le suivre.

Suite à ce premier succès, il a établi une charte pour structurer la communauté autour de 8 principes :

  1. Pas de frais d’affiliation.
  2. Pas d’appartenance imposée : chacun est libre de personnaliser son kimono avec les blasons et écussons qui lui plaisent. Ceci même s’ils appartiennent à différentes académies.
  3. Liberté de représenter n’importe quelle équipe ou aucune en compétition.
  4. Encouragement des entraînements avec tout le monde, indépendamment de l’académie d’origine.
  5. Promotion de toute personne méritante, membre ou non. Autrement dit, la ceinture est décernée en fonction du mérite, que l’on fait parti de la communauté ou non.
  6. Organisation de camps, séminaires et échanges pour l’entraînement et le plaisir.
  7. Profiter de la vie, des gens et du monde à travers le jiu-jitsu brésilien.
  8. Égalité pour tous, sur et en dehors des tatamis.

Tous ces principes semblent simples et logiques par défaut, mais dans les faits, on comprend qu’ils ne sont pas si triviaux. Pensez-vous sincèrement qu’en étant inscrit et en s’entraînant dans un club A, il est bien vu de participer à une compétition sous le drapeau d’un club B ? La question est là pour illustrer que, fondamentalement, dans le JJB, on s’organise en tribu (club). Et il est mal vu de trahir sa tribu (club).

Je présente ici uniquement la philosophie des « BJJ Globetrotters » et ne partage pas mon point de vue. La difficulté pour Christian est de maintenir cet esprit libre au fil du temps, alors que la communauté s’agrandit. Plus la communauté grandit, plus elle risque de devenir un autre système politique en opposition à l’ancien, avec un nouvel ordre, une nouvelle allégeance, un nouveau système économique.

La frontière entre la liberté totale de chacun et un système où la liberté devient une obligation est fine. C’est un peu ce que vivent aujourd’hui les États-Unis avec la culture « Woke », où tout est sur un même pied d’égalité. Si les gens ne sont pas d’accord avec une seule idée, ils deviennent l’ennemi. C’est un peu la rhétorique du : « si tu n’es pas avec nous, c’est que tu es contre nous », ne laissant plus de place à la nuance.

Business modèle : Événements et activités

Bien qu’à première vue, tout ceci puisse sembler très « hippie », il n’en demeure pas moins que Christian, a réussi à créer une véritable entreprise. Cela lui permet de vivre sa passion pour le JJB tout d’abord. Et ensuite de promouvoir ses idées de communauté libre et affranchie des contraintes de la politique des institutions du jiu-jitsu en place. Il a bâti une entreprise qui repose sur deux axes pour générer des revenus : la vente de kimonos et de patchs, et l’organisation de séminaires à travers le monde. Ces 2 moyens demeurent des classiques pour gagner sa vie dans le JJB. Comme discuté dans l’article précédent sur la façon de gagner sa vie en pratiquant le jiu-jitsu brésilien.

Kimonos et patchs

Pour la vente de patchs et de kimonos, rien de plus classique. Tout est disponible sur son site. Ils proposent des patchs à l’effigie de la communauté « Globetrotters Jiu-Jitsu ». Personnellement, je trouve que le logo est excellent, il a un aspect très années 70. Le pack de 4 patchs est à 40 dollars, ce qui se situe dans la moyenne des prix.

En ce qui concerne les kimonos, là aussi, rien d’extravagant. Les kimonos sont conformes aux couleurs des gis autorisés en compétition, c’est-à-dire blanc, noir ou bleu, plus quelques couleurs chatoyantes. N’ayant pas eu l’occasion de les tester, je m’abstiendrai de juger leur qualité. Cependant, à première vue, ils semblent être de style classique, donc je suppose que la qualité est bonne. Par contre le prix est de 149 dollars, les plaçant ainsi dans la catégorie des kimonos plutôt haut de gamme.

Séminaires/ camps

Le cœur du business n’est pas les kimonos et autres goodies, mais bien les séminaires. Là où je trouve que Christian a fait fort, c’est qu’il a placé les séminaires au cœur de son entreprise. En plus il a réussi à industrialiser le concept. Avec des séminaires d’une semaine, organisés partout dans le monde, la grande majorité d’entre eux sont clé en main. Ainsi en dehors du billet d’avion, tout est compris dans le prix: logement, nourriture, cours, open mat, cours et activités annexes. On peut le comparer à des camps de vacances pour adultes où l’activité principale est le jiu-jitsu.

Les prix sont, selon moi, raisonnables pour une semaine de vacances avec des cours de jiu-jitsu brésilien toutes les heures de la journée, alternant entre open mat et cours dispensés par des coachs. Bien entendu, il n’est pas le seul enseignant, il s’entoure d’une équipe de coachs ceinture noire pour dispenser les cours. En termes de tarifs, cela varie entre 750 € et 2000 € la semaine, en fonction du pays où le séminaire/camp est déroulera.

Par exemple, le prochain camp d’hiver 2024 est à Wagrain en Autriche. Il coûte 750 € la semaine dans une station de ski. En plus du JJB, les forfaits de ski sont dans le forfait. Donc au final, ce n’est pas excessif en termes de prix, voire bon marché. Pour ceux que cela intéresse, voici le lien, mais l’événement est déjà complet.

Ce qui est impressionnant, c’est que tous les événements se remplissent très rapidement. Ils sont souvent complets avant même l’ouverture de l’événement. Une « waiting list » est en place, sur laquelle il faut engager 299 dollars pour bloquer sa place.

Conclusion

Ce qui est impressionnant, c’est que Christian Graugart a réussi à créer une véritable communauté aux valeurs fortes. Finalement, cela ne s’oppose pas à l’ordre établi, mais complète sa philosophie de liberté totale. Cela offre de nouvelles opportunités pour s’épanouir dans ce sport en rencontrant des personnes partageant les mêmes envies. De plus, il a réussi à bâtir un business qui répond à ses besoins et qui lui ressemble.

Thomas_G
Thomas_Ghttps://road-to-black-belt.com
Passionné de Jiu-Jitsu Brésilien depuis des années. Aujourd'hui Blue Belt. Je vais pouvoir partager avec vous toutes les informations, questionnements, et étonnements autour de la pratique du JJB

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img

Posts Populaires

spot_img
spot_img
spot_img

My favorites

Suivez Nous

11FansJ'aime
105SuiveursSuivre
0SuiveursSuivre
1SuiveursSuivre
spot_img